Cette année, trois rencontres nationales de jeunes ont été organisées au Cameroun, au Congo et en République démocratique du Congo dans le cadre de notre programme régional en Afrique centrale. Dans chaque pays, ces rencontres ont réuni, le temps de quelques jours, des jeunes venus de différentes localités, afin qu’ils puissent mieux connaître leurs droits, échanger et proposer des solutions concrètes face aux difficultés de leur quotidien. À l’issue de ces rencontres nationales, quatre jeunes délégués ont été élus dans chaque pays pour représenter leurs pairs lors de la rencontre internationale des jeunes à Brazzaville, afin de porter leurs messages au-delà des frontières.
Plongeons maintenant au cœur des initiatives portées par nos partenaires et les jeunes participants aux rencontres nationales en République du Congo, en République Démocratique du Congo et au Cameroun.
À Kribi, 40 enfants accueillis par nos partenaires, la Chaîne des foyers Saint-Nicodème de Douala ainsi que le Foyer de l’Espérance de Yaoundé, ont pris part à une rencontre nationale de quatre jours. Dans un cadre participatif, les jeunes ont choisi eux-mêmes les thèmes et les formes d’expression, théâtre, chant ou dessin, pour illustrer leurs expériences et donner vie à leurs messages et à leurs espoirs.
Les jeunes du Cameroun ont travaillé sur les dix droits fondamentaux de l’enfant et ont choisi de se concentrer sur le droit à la santé, voté collectivement comme priorité. Un choix fort, nourri par les réalités observées lors des échanges préparatoires avec des enfants en situation de rue :
« Avant d’aller à la rencontre nationale, nous avons parcouru les rues de Douala, on a discuté avec les enfants en situation de rue. L’un d’eux a dit qui que quand il est malade, ses amis cotisent pour qu’il soit soigné. Ces enfants ne peuvent pas se laver, on les voit les pieds enflés. » a raconté Henri Joel, jeune de Douala.
Les témoignages recueillis ont mis en lumière la dureté du quotidien des enfants en situation de rue, marqué par la violence, la déscolarisation et l’absence de repères, mais aussi par une incroyable résilience. Beaucoup ont souligné le rôle décisif des foyers dans leur reconstruction, rappelant l’importance et l’urgence d’agir pour les enfants en situation de rue.
À Djiri, dans la banlieue de Brazzaville, une vingtaine de jeunes se sont réunis pour une rencontre nationale de trois jours organisés par notre partenaire, le REIPER. Au fil des discussions et des ateliers, les jeunes ont choisi de concentrer leur réflexion sur la liberté de pensée et d’expression, un droit qu’ils considèrent essentielle pour faire entendre leur voix, dénoncer les injustices et partager leurs idées. Leur travail collectif a abouti à la rédaction d’un message destiné aux autorités :
« L’enfant a le droit de s’exprimer, de réfléchir et d’avoir une détermination qui sera prise en compte. Si notre voix se laissait entendre, peut-être que nos droits pourraient être respectés, car sans s’exprimer, nous ne pouvons pas nous faire entendre. » - Les enfants du Congo, 2025
Cette rencontre a également été un moment d’apprentissage et de responsabilisation. Les jeunes ont expérimenté le travail en groupe, développé leurs capacités de plaidoyer et pris conscience de la force de leur parole lorsqu’elle est portée collectivement. Enfin, la présence d’autorités locales a renforcé l’impact de leurs engagements et donné une portée supplémentaire à leur démarche.
À Kinshasa, 24 jeunes se sont réunis pour une rencontre nationale des enfants en situation de rue. Organisée par nos 6 partenaires locaux (AED, JOS, CCN, ORPER, OSEPER, VTA), elle avait pour objectif de permettre aux enfants en situation de rue (ESR) de s’exprimer sur la stigmatisation qu’ils subissent et de réfléchir collectivement à des moyens pour y faire face et changer le regard de la société.
Au cours d’ateliers interactifs, les jeunes ont exploré les droits de l’enfant, les différentes formes de stigmatisation et partagé leurs expériences personnelles. Ils ont formulé plusieurs recommandations, notamment organiser des campagnes de sensibilisation, inviter d’anciens enfants en situation de rue à témoigner de leur parcours et impliquer les leaders de la rue pour renforcer la protection et le soutien aux enfants.
La rencontre s’est conclue par la présentation des réalisations des jeunes devant des représentants d’organisations locales, des autorités et des éducateurs.
