Le 11 octobre marque la Journée internationale de la fille. C’est l’occasion pour nous de mettre en lumière pourquoi il est essentiel de prendre en compte et de traiter la problématique des inégalités de genre dans les actions visant à protéger les droits des enfants.
Nos activités et engagements consistent à protéger et promouvoir les droits des enfants, tout particulièrement les enfants en situation de rue. Pour répondre de manière appropriée aux diverses situations, il est crucial de tenir compte des dynamiques qui affectent plus fortement les jeunes filles. En effet, au-delà des nombreuses violences et discriminations auxquelles les enfants en situation de rue sont exposés, les jeunes filles font l’objet de défis spécifiques supplémentaires.
Le quotidien dans la rue expose les enfants à une multitude de dangers. Cependant pour les jeunes filles, un constat alarmant est que le viol et les violences sexuelles sont les problèmes les plus graves et plus urgents à adresser : « Ce sont les problèmes qui existent ici dans la rue, et presque toutes les filles d’ici sont des victimes » explique une jeune malgache. Selon les témoignages recueillis par nos partenaires à Madagascar, les jeunes garçons ne sont pas à l’abri d’agressions sexuelles, mais la majorité des victimes sont des filles mineures. A la rue, les jeunes filles sont aussi particulièrement vulnérables à la prostitution dans ces circonstances d’extrême précarité où il est question de survie.
Les répercussions de tels évènements sur les jeunes femmes sont profondément préoccupantes à tous égards, que ce soit d’un point de vue physique, psychologique, ou social. En effet, ces agressions ont d’une part des conséquences grave sur leur développement (risques d’infections, traumatismes, etc.), et sont d’autre part un facteur de reproduction sociale et d’appauvrissement, à cause du risque de grossesses non désirées. Il est clair que ces jeunes filles rencontrent déjà des difficultés pour subvenir à leurs propres besoins et que s’occuper d’un bébé ne fait qu’accroitre leur précarité.
Face à ces observations préoccupantes, il est essentiel de mettre en place des stratégies et des solutions adaptées sur le terrain pour soutenir ces jeunes filles. Par exemple au Congo, Actions de Solidarité Internationale (ASI), une ONG membre du réseau REIPER, s’engage auprès des jeunes filles en situation de rue pour mettre en œuvre leurs droits. ASI est spécialisée dans le soutien des jeunes filles vulnérables via leur prise en charge médicale, psychologique, sociale, éducative et professionnelle. Plusieurs fois par semaine, une équipe d’éducateurs et d’infirmiers va au contact des jeunes filles dans la rue et les oriente vers leur centre d’accueil de jour, où elles sont suivies par l’équipe éducative.
Aujourd’hui plus que jamais, il est crucial que les Etats s’engagent aux côtés des filles en situation de rue à garantir l’accès à leurs droits et à les protéger contre toute forme de violence !