Quinze ans après l’adoption de la loi n°4-2010 sur la protection de l’enfant, le gouvernement de la République du Congo a franchi une étape décisive en signant deux arrêtés ministériels essentiels à sa mise en œuvre.
Une avancée majeure pour les droits de l’enfant, qui vient concrétiser nos années d’efforts de plaidoyer au Congo, menés aux cotés de notre partenaire le REIPER (Réseau des Intervenants sur le Phénomène des Enfants en Rupture) et en collaboration avec l’UNICEF.
Ces deux arrêtés viennent renforcer le cadre légal pour la protection de l’enfant au Congo. Le premier arrêté institue l’Observatoire de l’enfance en danger, chargé de surveiller, analyser et prévenir les mauvais traitements, tout en renforçant la protection des enfants victimes de violence. Le second met en place un système d’alerte rapide pour l’enfance en danger, un dispositif permettant d’identifier, signaler et prévenir plus efficacement les situations de maltraitance.
Pour la suite, il est important que l’État mette pleinement en place ces dispositifs et poursuive l’adoption progressive d’arrêtés sur d’autres aspects essentiels de la protection de l’enfant, tels que l’accès à la santé et à l’éducation, la prévention de la violence ou encore le droit à l’identité. Ces mesures permettraient de transformer les avancées légales en réalités tangibles, afin que chaque enfant au Congo puisse bénéficier d’une protection effective et voir ses droits respectés.
Discussion avec Joseph Likibi, coordinateur national du REIPER
Comment expliquez-vous la signature de ces deux arrêtés, 15 ans après l’adoption de la loi ?
La signature de ces arrêtés a été accélérée par le plaidoyer international, notamment grâce à la visite en décembre 2024 de Benoît Van Keirsbilck, membre du Comité de l’ONU des droits de l’enfant, que nous avons organisée avec l’appui de la FAAI et en collaboration avec l’UNICEF. Cette visite a permis de mobiliser les autorités de l’État, d’accélérer le processus décisionnel et de concrétiser les engagements attendus. Je peux affirmer que sans cette visite, nous n’aurions probablement pas obtenu ces arrêtés que nous attendions depuis des années, ou du moins, pas tout de suite.
Concrètement, que changent ces arrêtés pour la protection de l’enfant au Congo ?
Ces arrêtés précisent et détaillent les modalités d’exécution du système d’alerte et de l’Observatoire de l’enfance en danger. Le REIPER dispose déjà d’une ligne d’appel, d’urgence permettant de signaler les cas de violence ou d’abus à l’égard des enfants, qui pourrait alimenter et renforcer le travail de ces nouveaux dispositifs. Ces deux arrêtés rendent donc plus concrète l’application de la loi sur la protection de l’enfant, tant pour les citoyens que pour les administrations.