Du 14 au 21 juillet 2025, Brazzaville a accueilli une rencontre historique pour notre fondation, réunissant pour la première fois des jeunes soutenus par nos partenaires de différents pays d’Afrique centrale autour d’une même table. Huit jeunes, âgés de 16 à 18 ans, venus du Cameroun et de la République du Congo, se sont retrouvés pour porter la voix des enfants en situation de rue et de précarité. Conçue comme un espace de dialogue et de co-construction entre jeunes, cette rencontre faisait suite aux rencontres nationales organisées quelques mois plus tôt au Cameroun, en République démocratique du Congo et en République du Congo. Chacune de ces rencontres nationales avait désigné ses 4 délégués, mais en raison de blocages administratifs, seuls trois jeunes camerounais et cinq jeunes congolais ont pu se retrouver à Brazzaville, accompagnés de leurs éducateurs.
Plongez au cœur de la rencontre, à l’écoute des voix et des idées portées par les jeunes délégués.
Dès les premiers jours, les jeunes se sont plongés dans les fondamentaux du plaidoyer et des droits de l’enfant, formés par nos deux expertes, Clélia Bringolf et Emanuela Abe, qui, avec le soutien des éducateurs, ont accompagné les jeunes tout au long de la semaine, favorisant leur participation active et le développement de leurs compétences. À travers des ateliers participatifs, des discussions et des exercices de prise de parole en public, ils ont appris non seulement à défendre leurs idées mais aussi à présenter efficacement leurs messages.
Au fil des jours, les jeunes ont immédiatement mis en pratique ce qu’ils avaient appris, prenant progressivement le rôle de facilitateurs dans les débats et ont choisi ensemble un sujet commun ainsi que des priorités à développer sous forme de messages de plaidoyer. Au-delà de ces compétences pratiques, les participants ont également eu l’opportunité d’enrichir leurs connaissances sur les droits de l’enfant, le fonctionnement du système des Nations Unies et le système africain de protection des droits de l’enfant, renforçant ainsi leur compréhension globale et leur capacité à devenir de véritables ambassadeurs des droits de l’enfant.
« Pour défendre les droits des enfants, il faut d’abord avoir confiance en soi. Ensuite, il faut savoir respecter les autres. J’ai aussi appris à parler en public, à ne pas stresser et à comprendre l’importance du non-verbal et du para-verbal, à utiliser les gestes et à rester bien droit sur ses pieds sans trembler. »
Henri Joel, 17 ans, Cameroun
Le droit à la santé : une priorité portée par les jeunes
Après avoir partagé les résultats des rencontres nationales, les huit jeunes de la rencontre internationale ont choisi de concentrer leur plaidoyer sur le droit à la santé des enfants en situation de précarité. Ils ont identifié les difficultés rencontrées par les enfants en situation de rue, ceux vivant dans les centres d’accueil ou encore les enfants incarcérés, pointant l’impact des mauvaises conditions de vie, l’accès limité à l’eau potable, le besoin de gratuité des premiers soins de santé et la stigmatisation par certains personnels médicaux.
Au-delà des constats, ils ont travaillé sur des solutions concrètes :
Pour diffuser leurs messages, les jeunes ont créé et interprété une pièce de théâtre, réalisé une fresque collective et rédigé un discours à plusieurs mains, traduisant leur créativité, leur engagement et leur volonté de défendre leurs droits et ceux de leurs pairs.
Cette semaine a également été rythmée par des moments de découvertes et de convivialité. Les jeunes ont eu l’occasion de visiter plusieurs centres d’accueil pour enfants à Brazzaville, une expérience qui les a profondément touchés, et de profiter de temps plus ludiques, comme une sortie au zoo ou une journée surprise au bord du fleuve Congo, ponctuée d’une balade en pirogue et d’un repas autour de spécialités locales.
Au terme de cette rencontre, les jeunes sont repartis enrichis et mieux outillés pour défendre les causes qui leur tiennent à cœur. Ils ont pleinement pris conscience de leur capacité d’agir et influencer le changement, encore plus déterminés à s’engager pour le respect et la promotion des droits de tous les enfants au sein de leurs communautés et de leurs pays.
« Ce que je veux faire après la rencontre, c’est sensibiliser les gens de mon quartier aux droits des enfants ». Amina, 17 ans, Congo.
Pour aller plus loin, découvrez l’article de Bertin, un jeune Camerounais de 18 ans et ancien enfant en situation de rue, qui explore les causes et les conséquences de l’absence du droit à la santé et propose des solutions concrètes pour favoriser la participation de tous les enfants en Afrique.
